Et si ce silence en toi venait de plus loin ? – À la rencontre d’un oubli hérité
Introduction
Parfois, un silence s’installe en nous.
Il ne fait pas de bruit, mais il pèse.
Il ne dit rien, mais il ralentit.
Comme un espace vide… entre deux pensées, entre deux générations.
Tu l’as peut-être déjà ressenti.
Ce creux dans la poitrine,
ce flottement entre les racines et les ailes,
cette impression de porter un vide hérité, sans savoir d’où il vient.
Et si ce n’était pas toi ?
Et si tu avais hérité d’un oubli qui ne t’appartient pas ?
L’amnésie culturelle : une blessure transmise en silence
Dans de nombreuses familles africaines et afrodescendantes,
l’histoire a laissé des traces.
Mais elle a aussi laissé des blancs.
Des trous dans l’arbre généalogique.
Des noms effacés.
Des rituels oubliés.
Des silences autour des origines, des migrations, des blessures.
On a grandi avec cette idée qu’il fallait avancer,
être fort, s’intégrer, réussir.
Mais que fait-on quand une part de nous semble… manquante ?
Ce manque, les sciences commencent à le reconnaître :
L’épigénétique montre que les traumas peuvent se transmettre sur plusieurs générations (Rachel Yehuda, 2015).
La psychogénéalogie révèle que des non-dits familiaux peuvent affecter nos choix, nos émotions, notre place dans le monde.
Mais ces approches modernes ne font que traduire en langage scientifique ce que les sagesses africaines savaient déjà :
Ce que tu oublies de ton passé peut t’oublier de toi-même.
Le Bumuntu : se souvenir pour redevenir humain
Dans la philosophie du Bumuntu, héritée de plusieurs traditions africaines,
l’humain véritable est celui qui se reconnaît comme lien vivant entre les générations.
Le Bumuntu, c’est bien plus qu’une humanité morale.
C’est une conscience relationnelle profonde :
je suis, parce que je suis en lien avec ceux qui m’ont précédé…
et avec ceux qui viendront après moi.
Se souvenir, c’est réparer le fil.
C’est redonner souffle à ceux qui n’ont plus de voix,
et retrouver un espace intérieur où les anciens peuvent de nouveau respirer à travers nous.
“Tant qu’un nom est prononcé, l’ancêtre vit”, dit un proverbe bantou.
Mais dans la tradition, on ne convoque pas tous les ancêtres.
On se tourne vers les ancêtres bienveillants, ceux dont la sagesse peut encore éclairer le chemin, pas l’assombrir.
Et dans certaines lignées initiatiques, il est même dit que…
"Le vivant éveillé peut aider les ancêtres perdus à retrouver leur lumière."
Mais cela… c’est une autre histoire.
Et toi, que portes-tu sans le savoir ?
As-tu déjà pris le temps de t’arrêter,
non pour chercher des réponses,
mais simplement pour écouter le silence en toi ?
Peut-être que ce silence,
ce flottement,
n’est pas vide du tout.
Peut-être que c’est là, dans cette brèche,
que t’attendent des souvenirs enfouis.
Pas forcément les tiens.
Mais ceux d’une lignée, d’un peuple, d’une humanité qui espère encore être reconnue.
Et si, cette semaine,
tu t’accordais un moment pour écouter différemment ?
Pas avec ta tête.
Mais avec ton cœur.
Avec ton ventre.
Avec ta mémoire du dedans.
Un voyage intérieur t’attend
Pour t’accompagner dans cette exploration,
j’ai créé un conte méditatif à écouter doucement, comme un souffle,
comme un petit feu dans la nuit.
Il s’appelle “La Brèche de Mémoire”.
Et il ne t’explique rien.
Il te laisse simplement… ressentir, rêver, peut-être te souvenir.
En conclusion
Tu n’as pas à tout comprendre tout de suite.
Tu n’as pas à connaître tous les noms.
Mais tu peux, aujourd’hui, ouvrir une brèche.
Une toute petite.
Juste assez pour que la lumière passe.
Juste assez pour que la mémoire commence à te murmurer.
Et peut-être qu’en te souvenant…
tu offres aussi un souffle nouveau à ceux qui t’attendent encore.
🖋️ Article rédigé par Miny Bayot